Le magazine Terre de Vins nous a fait l’honneur en septembre d’un article au sujet de l’aide que j’ai tenu à apporter aux réfugiés Ukrainiens depuis le début de la guerre.

Si au départ, j’ai proposé tout naturellement un hébergement, il m’a paru ensuite évident et nécessaire d’en faire plus pour ne pas les laisser dans le désarroi.

Loin de chez soi, sans revenus et sans parler la langue du pays d’accueil, la situation de réfugié est en effet précaire et humiliante.

Comme vous pourrez le découvrir dans cet article, progressivement l’idée m’est venue de créer un emploi sur mesure pour Alona Biloshytska afin de gérer les réseaux sociaux du Domaine.

Ce qu’elle accomplit depuis avec beaucoup d’originalité et de créativité pour mettre en valeur TERRES FALMET.

alona

Vous trouverez ci-dessous l’intégralité de l’interview paru dans le magazine Terre de Vins le 15 Septembre :

« Dès le premier jour de la guerre en Ukraine, Yves Falmet, le vigneron des TERRES FALMET en appellation Saint-Chinian, s’est porté volontaire pour accueillir des réfugiés. Il y a quelques jours, il a même poussé l’élan de solidarité jusqu’à embaucher Alona Biloshytska, une Ukrainienne de 33 ans pour gérer la communication de son domaine. Parallèlement, il a laissé sa maison à une famille pour s’installer dans un logement pour ses saisonniers…

« Un vigneron peut-il garder bonne conscience quand il vend son vin dans un pays aux mains d’un despote meurtrier, n’hésitant pas à intervenir avec la plus extrême violence pour imposer son idéologie réactionnaire à d’autres nations souveraines (Syrie, Ukraine…) ? Se poser la question, c’est y répondre ! » En avril dernier, sur son site internet, Yves Falmet troque son costume de vigneron renommé en Saint-Chinian pour celui de citoyen révolté par la guerre en Ukraine.

« Je suis un enfant de la Révolution Française et pour moi ce sont des valeurs fondamentales. Mon père et mon grand-père se sont battus pour la France, la liberté et la démocratie, c’est profondément ancré en moi, et je trouve insupportable que la Russie ose s’attaquer à une nation qui a choisi d’être libre et indépendante », explique-t-il aujourd’hui au téléphone.

Dès le premier jour du conflit, il se porte volontaire pour accueillir et aider des réfugiés.
En juillet, le destin lui fait croiser la route d’Alona Biloshytska et de sa fille de 8 ans, Viktoriia. Après avoir traversé la Pologne et l’Allemagne, la mère et la fille passent par Agde avant de débarquer sans rien ou presque dans le petit village de Creissan à l’ouest de Béziers.

« Nous avons décidé de nous mettre en sécurité car la situation devenait vraiment dangereuse au pays mais il a fallu tout abandonner », confie la jeune Ukrainienne qui a dû laisser mari, frère et parents à Kiev.
« Je me sens à nouveau comme une personne, non plus comme une réfugiée ! »
Psychologue de métier, elle se rend vite compte de la difficulté de s’intégrer dans un pays étranger, qui plus est avec la barrière de la langue. « Je voulais travailler pour me payer un logement et donner à ma fille un cadre de vie décent mais je me suis heurté à pas mal de difficultés malgré mon niveau d’études », ajoute-t-elle.

« Il ne faut pas oublier que ce sont des gens qui avaient une très bonne situation dans leur pays et qui d’un coup se retrouvent à Pôle Emploi et aux Restos du Cœur. Vous imaginez le choc ? », rebondit Yves Falmet.
Malgré l’aide du vigneron pour lui trouver un job, les refus s’enchaînent et l’idée germe dans son esprit. Pourquoi ne pas l’embaucher ?
« Il fallait que je donne autre chose qu’un simple toit car un logement c’est bien mais une vie active, c’est encore mieux pour s’intégrer et retrouver une certaine dignité, prolonge le vigneron. Aujourd’hui, elle a carte blanche pour gérer toute la communication sur les réseaux sociaux, je suis sûr qu’elle peut beaucoup m’apporter. »

Parallèlement, elle a débuté une formation pour apprendre le français et sa fille a intégré l’école du village.
« Je me sens en sécurité et à nouveau comme une personne, non plus comme une réfugiée, conclut-elle. Et en plus, j’ai la chance de pouvoir déguster ses vins qui sont délicieux. C’est un homme d’une grande bonté car il n’a pas hésité à quitter sa maison pour loger une amie ukrainienne (Iryna) et sa fille avant de me proposer un travail au sein de son domaine. Jamais je n’oublierai son geste ! »

Pour suivre les aventures d’Alona : https://www.instagram.com/alyona_biloshytskaya/?hl=fr
Et celles des TERRES FALMET : https://www.instagram.com/terres_falmet/?hl=fr

A propos des TERRES FALMET
Le domaine des Terres Falmet a été créé de toutes pièces par Yves Falmet en 1996. Ce Champenois d’origine dispose aujourd’hui d’une vingtaine d’hectares d’un seul tenant en coteaux, fait rare sur le terroir de Saint-Chinian. Il y travaille en HVE sans aucun pesticide et délivre une gamme de six cuvées dont un ovni appelé « A contre-courant ». Un rouge élevé pendant 4 ans sous voile à la Jurassienne à base de vieilles vignes de Grenache et de Carignan.
« C’est une cuvée que j’ai créé pour les vrais amateurs de vins, ceux qui ne se résignent pas à l’uniformatisation du goût, les vins stéréotypés, standardisés, bref, à l’ultra conformisme ambiant », glisse-t-il.
Outre l’Aramon, il a également un Cinsault, un Carignan, un Mourvèdre, un rosé et la cuvée en AOP Saint-Chinian, L’ivresse des Cîmes, élaborée avec les raisins provenant des parcelles les plus escarpées de son vignoble. »